MEAUX - Château-Thierry (Région) - PARIS
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Bilan vocal, Cours de Chant (recherche physiologique),
Stages privés et collectifs, Formations Professionnelles
À DOMICILE (Sauf Paris), EN STUDIO PAR VISIOCONFÉRENCE


Du Débutant amateur au professionnel en difficultés
PRESTATAIRE indépendant DE FORMATION PROFESSIONNELLE
Déclaration Préfecture de Région ILE-DE-FRANCE N°11770687577 attribué sur dossier professionnel complet.
Ne vaut pas agrément de l'Etat. Devis/Facture, Contrat de Formation Professionnelle, Convention (Art. L.6313-3 et suiv. du CT)
(Demandes de financement notamment auprès de l'AFDAS et FIFPL)



Francis POULENC - La voix humaine (Extraits)
Graziella GONZALEZ (Chant)
Richard ANDERSON (Piano)


Carlos GONZALES (II)
disciple de Charles CAMBON
L'un des rares disciples (ils étaient trois) de Charles CAMBON de 1959 à 1965, année de sa disparition prématurée, homme d'une grande modestie avec lequel il était devenu ami.
Son père, Gaston, est issue d’une famille espagnole carliste obligée de fuir l'Espagne au XIXème siècle, abandonnant tout lorsque les Alphonsistes arrivent au pouvoir, et se réfugiant dans les Flandres françaises .
Il fait du Music-Hall, écrivant paroles et musiques de ses chansons, plutôt humoristiques.
Sa mère, Jeanne, qui a un jolie timbre de mezzo, se voit proposer, à 17 ans, un engagement pour les "Noces de Jeannette", mais sa mère refuse de signer le contrat.
Jeanne, Gaston et son fils René, fondent un trio de Music-Hall.
Devant les difficultés de tous ordres pour élever huit garçons, car, il n'y a pas d'allocations familiales à cette époque, Gaston rentre au Ministère de la Guerre. Cet homme de grande rigueur morale et généreux, construira de ses propres mains, leur maison, à Verrières-le-Buisson, terre des Comtes de Vilmorin.
Le frère de Gaston Gonzalez, est un chef d’orchestre de Music-Hall réputé à Alger, connu sous le nom de Charles Pompillot (orthographe exacte inconnue).

De cette fratrie de huit garçons, six ont des voix : l’aîné, Bernard est un ténor qui travaillera sa voix toute sa vie et à quatre-vingt ans, chantait encore tous les airs de Luis Mariano ; Roland, un ténor léger à la voix de velours, de type Tino Rossi (des années 30) ou encore Tito Schipa ; Gilbert, une voix de ténor dit Trial, allant allègrement jusqu'au contre-ut ; Serge est une basse de type slave, à la voix puissante, au timbre d’airain, et sera artiste des Chœurs des Théâtres d'Angers, Nantes puis du Théâtre des Arts de Rouen ; Max, dit José se révèlera être un ténor grâce à Marcel dit Carlos, qui découvrira sa voix avec Charles CAMBON, après avoir galéré entre une bonne douzaine de professeurs, dont certains, renommés.
Serge, Max dit José, et Marcel dit Carlos, aux caractères très "marqués", monteront le Trio GONZALES.

Croyant avoir perdu définitivement sa voix à 14 ans, donc avec la mue (à cette époque, on ne parlait pas de sexualité avec les parents), Marcel GONZALEZ dit Carlos GONZALES, après avoir joué de la mandoline, se met au violon (acheté au Bazar de l'Hôtel de Ville par son père), à 16 ans.
Le plus grand des hasards le fait passer chaque jour, devant l'immeuble où réside Vincent CANDELA, premier violon solo de l'Opéra de Paris, cousin germain du compositeur Sibélius, et père de Miguel Candela, prodige en concurrence directe avec Yehudi Menhuin. (Le même jour, à 14 ans, l'un se produit au Royal Albert Hall à Londres, et l'autre, au Carnegie Hall, à New-York. De graves ennuis de santé suite à un refroidissement, interrompront sa carrière internationale qu'il reprendra quelques années plus tard, puis il créera le Conservatoire de Musique et de Danse Miguel Candela à Paris, dans le 14ème).
C'est ainsi que Carlos GONZALES devient l’élève de Vincent CANDELA. Jeune vendeur en chapellerie, son violon le suit partout. Il est constamment en retard, mais pardonné... Tant qu’un trait n’est pas parfait, il le répète inlassablement.
Le dimanche, il travaille 16 heures : à cette époque, un musicien est respecté, même dans les "Cités-Jardins" de Champigny/Marne.
La sonorité est si belle que les voisins des immeubles alentour viennent l'écouter sous les fenêtres.
Miguel Candela ne comprenait d'ailleurs pas, disant à son père : " Comment peut-il faire sonner de cette manière, un tel violon !"
Déjà, la quête et l'esprit du beau son, grâce, bien évidemment, à une "oreille" !

En deux ans, le "père Candela", comme on l'appelle affectueusement dans la famille GONZALEZ (il a assisté au mariage de Carlos, avant d'être renversé par une voiture, en traversant en biais la Place de la Bastille, levant son parapluie pour que les voitures le laissent passer ! 1, 50 m, d’une vivacité incroyable, il sautait aussi d'un balcon à un autre, au 5ème étage, quand il avait oublié ses clefs), pour qui « si l’on n’a pas le vibrato dès le départ, on ne l’aura jamais », lui permet de remporter un 1er prix d'excellence avec les félicitations du Jury, au Concours Leopold BELLAN.

C'est à cette époque que Carlos GONZALES fait travailler son frère, Max dit « José », de 5 ans son aîné, dont toute la famille se moque tant il chante faux, mais chez lequel il a capté deux ou trois sons-types qui lui semblent intéressants. Il lui propose de le faire travailler.
Six mois après, c’est la grande mode, ils se présentent tous deux à un radio crochet : José remporte le 1er Prix en tant que ténor, et Carlos, le 2d prix en tant que baryton.
Il joue les Airs de Shérazade, Concerto de Mendelssohn, les Caprices de Paganini ..., ,mais aussi la musique tzigane dans des brasseries parisiennes tel le "Wepler", donne quelques concerts en province (Blois, Tours...), où il joue du violon et chante, car, vers les 18 ans, une belle voix de baryton a fait son apparition.
Son frère fera des tournées de chant, se produira au Caveau de la République, chantant Aristide Bruant, écrivant ses chansons textes et musiques. Des années plus tard, au fil du hasard des rencontres, il deviendra élève de Pierre Nougaro, grand baryton français, et père de Claude Nougaro.

A cette même période, parallèlement à son travail de jeune vendeur en chapellerie, Carlos GONZALES auditionne pour un poste de violoniste devant le Chef d'Orchestre attitré de l'Orchestre de l’Oratoire du Louvre, Horace d'Hornoncourt.
Après l'avoir entendu chanter, Horace d’Hornoncourt lui dit : "Quand on a une voix comme ça, on fait du chant, pas du violon" et le dirige vers Madame de Berry-Lebourg, premier soprano à la Scala de Milan (dont il n’a jamais connu le nom de scène). N’arrivant pas à le faire gagner en aigu, elle lui conseille, étant donné son « physique de jeune premier », « de commencer par l’opérette en attendant que la voix monte » !
Mais Carlos ne l'entend pas de cette oreille : il veut chanter de l’opéra, pas de l’opérette !
L'idée absurde que le chanteur d'opérettes est un chanteur sans voix ou un chanteur d'opéra raté, comme pendant longtemps, un altiste n'est qu'un violoniste raté !!

A 19 ans, l’impresario, Paul ISAAC, l’engage pour une tournée dans le rôle principal du Baron tzigane, mais n’ayant jamais travaillé sa voix de façon professionnelle et n’ayant pas fait de scène, Carlos… se dédit.

Par le plus grand des hasards, il fait la connaissance de Ludwig WEBER, grande basse wagnérienne allemande qui lui parle de Charles CAMBON. Il lui raconte avoir « renoncé à concourir pour le rôle du Grand Prêtre* à l’Opéra de Paris, n'ayant aucune chance, Cambon étant sur les rangs", *(Samson et Dalila, de Camille Saint-Saens)
Entre temps, dans sa quête d'un professeur, parmi la bonne douzaine, Carlos GONZALES travaille notamment avec Camille Maurane (qui lui dit "oh hier soir j'ai chanté avec un ténor qui me hurlait dans les oreilles", il s'agissait de José Luccioni), et Guy Soudieux.
L'un fait travailler en s'agrippant au piano, l'autre en tirant la langue avec un mouchoir pour la maintenir pendant le chant, un troisième, boit son thé et mange des petits gâteaux et ... merci pour l'enveloppe....,
Tantôt il est ténor, tantôt, il est baryton..., tantôt, il est ténor léger !
Beaucoup de chanteurs peuvent se reconnaître dans cette quête insensée.

Il va ensuite travailler avec Léo Durty, ténor lyrique de la troupe de La Gaîté Lyrique (avec sa femme, Marcelle, soprano), professeur et ami de ses frères José et Serge (basse aux Théâtres de Nantes d'Angers et de Nantes puis au Théâtre des Arts de Rouen) qui le fait travailler en ténor léger (en falcetto) selon la méthode en vogue du ténor Saint-Jean, que dans la réalité, il n’a pas pratiqué personnellement) !
Malgré les éloges d’artistes de la troupe, Carlos sent instinctivement que quelque chose ne va pas.
Léo DURTY le fait auditionner et il obtient le rôle principal du ténor dans une opérette de Louis (?) Rézier, compositeur et Chef d'orchestre à La Monnaie de Bruxelles dans les années 1900-1920, puis au Théâtre des Arts de Rouen, après son installation en France, ayant épousé une chanteuse française. Projet qui avortera pour des raisons politiques.

La fin tragique
de la quête infernale
C'est dans le cadre de répétitions de cette opérette de L. REZIER que, appréciant particulièrement sa voix, Etienne Bourrès, immense pianiste répétiteur attitré de Georges PRETRE, grand Chef d'orchestre français international, le recommande à Charles CAMBON avec lequel Carlos travaillera de 1959 jusqu’à sa disparition prématurée en 1965, les ténors wagnériens : Siegmund, Siegfried, ainsi que Samson.
Charles CAMBON, au masque impassible quand il chante, sans ouverture excessive de la bouche au point qu'il donnait l'impression de ne pas chanter (même dans les aigus), sans déformation aucune du visage (souvent provoquée par une ouverture caricaturale en hauteur), toujours capable, malgré des problèmes de souffle, assis devant son piano, d’émettre de magnifiques contre-ut en pleine voix, car il n’a jamais eu de fausset (d'où "le seul rôle qu'il n'a jamais pu chanter, Figaro", disait-il)
Quand Charles CAMBON disparaît prématurément au cours d’une intervention chirurgicale (pas d'électrocardiogramme alors qu'il était évident qu'il avait un important problème de souffle), Carlos GONZALES qui avait trop « erré » auparavant parmi une bonne douzaine de professeurs de chant, décide d'arrêter ne voulant, à 32 ans, recommencer la même galère... d’autant que devenu chef de famille : une petite fille est née que les infirmières de la Maternité de Créteil surnomme "la chanteuse d'opéra", tant ses cris et pleurs surpassent en puissance ceux de tous autres bébés. Quand on arrive, on n'entend qu'elle ! !!
La simplicité, la gentillesse et la générosité de ce monstre vocal qu'est Charles CAMBON, a réuni ces deux hommes de cœur et de conscience, qui sont devenus amis, au point qu’il permettra à Carlos d’acheter son pavillon à Villiers/Marne en 1963, et que son Épouse lui remettra de nombreux enregistrements 78 tours de son défunt Époux .
Pour l’anecdote, Graziella qui était une toute petite fille, se rappelle ce personnage massif, à la voix douce et chaude, mais surtout, ses énormes pieds dont elle était très proche…, car il chaussait du 58 !!
